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Vipère péliade d'Auvergne

MessagePosté: 25 Oct 2019, 22:01
par Thomas04
Bonjour,

Sur la cartographie de la vipère péliade en France, on s'aperçoit que cette espèce est isolée en Auvergne (ainsi que dans les Ardennes ou le sud du Jura) par rapport à sa distribution nationale (Normandie, Nord, Bretagne).

Comment peut-on expliquer cela: est-ce que la vipère a été introduite à un moment ou un autre (de façon accidentelle ou volontaire au cours des siècles passés) dans cette région ou l'espèce a existé dans les autres régions qui font la jonction avec l'Auvergne (ex: vallée de la Loire) puis a disparu au fil des siècles (ce qui est peut-être le cas avec les Ardennes) ?
A moins que l'on puisse supposer qu'il s'agisse de sous-espèce mais on l'aurait déjà su avec l'ADN.
On peut évoquer l'habitat et le climat, la vipère étant plutôt nordique comment expliquer de l'a voir dans une région presque méridionale (Haute-Loire) ?

Je précise que la vipère aspic bien représentée n'est pas touchée par ce problème de morcellement qui touche par contre certaines espèces de couleuvre.

Re: Vipère péliade d'Auvergne

MessagePosté: 26 Oct 2019, 21:17
par boomslang
C'est la 2ième hypothèse : la répartition de la vipère péliade est relictuelle.
L'espèce est monotypique en France où n'existe que la sous-espèce nominale.
Le facteur le plus limitant pour l'espèce est la sécheresse atmosphérique, elle ne supporte pas les conditions trop sèches. Il y a également la compétition avec la vipère aspic, plus compétitive qu'elle dans le sud.
Elle a été volontairement introduite dans 2 communes d'Alsace.

Re: Vipère péliade d'Auvergne

MessagePosté: 26 Oct 2019, 21:28
par Thomas04
Bonjour,

Peut-on aussi supposer que certaines introductions ont été faites involontairement au cours des siècles mais faut-il en avoir la preuve ? Je pense notamment à la présence de la vipère péliade dans le sud du Jura qui est assez isolée à moins qu'elle ait été introduite.

Re: Vipère péliade d'Auvergne

MessagePosté: 27 Oct 2019, 10:25
par boomslang
Rien a priori ne permet d'avancer cette hypothèse, et la génétique le montrerait très facilement.

Jusqu'à preuve du contraire, il s'agit ici aussi de populations relictuelles témoignant d'une répartition beaucoup plus large au cours de la dernière période géologique froide (-10 000 à -20 000 ans) durant laquelle l'espèce était vraisemblablement présente bien plus au sud qu'actuellement. Il existe d'autres populations isolées de la sorte dans les Alpes (1 toute petite en Haute-Savoie...) et les Balkans, où Vipera berus bosniensis diverge suffisamment du type pour avoir été élevée au rang de sous-espèce.