Le village des serpents au Vietnam

Vous avez passé une journée, ou quelques heures sur le terrain à observer des serpents? venez ici nous décrire votre aventure!

Le village des serpents au Vietnam

Messagepar jame54 » 16 Mai 2014, 05:27

Quand vous voyagez au Viet Nam, il vous faut visiter le village de Lê Mât étant connu dans tout le Vietnam pour son élevage traditionnel de serpent qui est devenu une véritable industrie artisanale. On vend jusqu'en Chine, à Hong Kong. La marchandise rapporte, ce qui fait la richesse du village. La bête, macérée dans l'alcool de riz, donne un excellent médicament contre les courbatures et un fortifiant si aphrodisiaque qu'on en déconseille l'emploi par les jeunes. La tradition veut qu'on fasse toujours macérer les serpents par série de trois (bongare annelé, ,mocassin ) ou de cinq (bongare annelé, ,mocassin, zamenis, dendrophis )

Ma première voyage au Vietnam, j'ai eu l'occasion de visiter le village de Lê Mât. Village fameux pour ses chasseur et éleveurs de serpents, remonte à trois ans. Ce village situé à 7 km au nord du Hanoï, dans un district suburbain, m'a stupéfié. A un demi kilomètre de notre destination, avant que nous nous engagions dans le chemin vicinal, notre cyclomoteur fut abordé sur la Route nationale 1 même par des Hondas portant sur le guidon un panneau : " Goûtez au serpent au Restaurant A, B, C ... à Lê Mât" . Il s'agissait de disputer les clients possibles aux autres restaurants de serpent qui poussaient comme des champignons sur la grande route, dans les parages des la bifurcation.
J'ai demandé à mon compagnon:
- Comment se fait-il que dans la file si dense de Hondas et de bicyclettes qui vont dans les deux sens, ces enployés des restaurants de Lê Mât arrivent à nous détecter en tant que clients virtuels?
- Ah , C'est un flair spéciale, pareil à celui des prostitué qui n'abordent pas n'abordent pas n'importe qui dans la rue.
Suivi notre guide, nous avions décidé de goûter le serpent dans un restaurant. M.Quoc Trieu quinquagénaire bronzé qui respire le force et la confiance en soi, nous accueille avec beaucoup de gentilles à la port de son restaurant. Son établissement se classe parmi les premiers en date et les plus cotés de l'endroit. Il nous amène à une table d'honneur dans un pavillon de style extrême-oriental au troisième étage. Il nous offre un apéritif à base de bile de serpent ( moegerophès ) qui améliorerait la vie et mettrait fin au lumbago. Il nous lasse ensuite le temps de choisir parmi les viandes de serpent, de civette, de pangolin, de chat noir, de singe, de porc-épic, de tortue d'eau douce et salamandre. Nombre des bêtes sont élevées dans des cages à l'entrée du restaurant. Les noms des plats éveillent des résonances des "Mille et Une Nuits ". Nous avons gouté de porc-épic sauté à la citronnelle, du porc-épic grillé, du pâté impérial de serpent, du serpent sauté à farine, la soupe de serpent au riz, du serpent bouilli avec de la canne à sucre. Franchement j'ai eu le courage d'avaler du vin de riz dans les quel tombèrent des gouttes de sang frais de serpent tué devant nos yeux. J'avoue que le serpent est mon goût. C'était très bon!!!
Quoiqu'il en soit, le serpent fait la richesse du village Lê Mât dont l'histoire se reflète à travers l'histoire typique de mon hôte Quoc Trieu. C'est une ascension de la pauvreté, voire de la misère, à la prospérité. Quoc Trieu est né dans une famille de paysans pauvres qui, de génération en génération, vivaient de la chasse aux serpent comme un métier d'appoint . La vente des serpents , on les vendait surtout aux Chinois de la ville qui les faisaient macérer dans de l'alcool ou les mangeaient- ne rapportait pas grand chose, la clientèle vietnamienne n'avait pas encore l'habitude d'en consommer. La vie dans le village était misérable, il y eut des morts durant la famine de 1945. La capture des serpents n'était pas sans danger et biens des chasseurs l'ont payé de leur vie; d'autres sont restés paralysés. Quoc Trieu qui avait appris de son père de nombreuses techniques a été toutefois un jour mordu par un vipère. Comme il n'avai pas apporté les feuilles d'antidote sur lui ( chaque famille du village garde le secret de sa recette). Le temps d'aller les chercher lui coûta cher: les doigts de sa main droite furent frappés de paralysie. Et puis, il avait vu le jus des feuilles pilées et en avait appliqué les résidus sur la morsure. Son bras gauche a subi également quelques morsures moins graves. Il fut un temps où il vendait de venin provenant de son élevage de serpents, au service pharmaceutique et l'Etat. On vivait un peu mieux. Il fallait aller dans les régions montagneuses pour prendre des serpents, il n'y en avait plus dans le village.
La véritable aisance n'est venue à Quoc Trieu et les autres qu'après l'institution du marché libre. Les gent ont plus d'argent et s'habituent à la viande et à l'alcool de serpent. Les camions venus de la brousse livrent quotidiennement des sacs de serpents aux restaurants de Lê Mât qui se font une concurrence impitoyable. La solidarité villageoise en souffre. Et d'autre part, si on ne prend pas des mesures restrictives concernant la capture des serpents, le milieu biologique de nos forêts en souffrira . A moins qu'on n'intensifie l'élevage des serpents.
jame54
 
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